Datcha bélarusse: évasion d’été

La saison de datcha, résidence d’été a commencé ! Comme dit une de mes connaissances, la datcha ce n’est pas un village ni une cité de cottages. Datcha est un phénomène saisonnier. On en rêve en hiver, on s’y prépare. On y apporte des choses inutiles dans la ville. Ou bien on cherche soigneusement des objets et décors stylés (toute sorte de pots, barrières, souches, corbeilles, thuyas..) pour affiner et ennoblir…. Les datchas sont magnifiques. Il y en a quelque chose de pas sérieux, comme pour rire. Comme dans un jeu pour enfants.

Alors… La datcha apparaît à l’époque soviétique où le gouvernement a distribué gratuitement des lopins de terre aux gens pour leur permettre de cultiver des légumes, pommes de terre etc. et ainsi résoudre partiellement le manque de provision actuel après la guerre. Sur les premiers terrains de datcha on n’a pas eu de grandes maisons comme on peut le voir aujourd’hui. On venait avant tout pour planter, sémer et travailler la terre et avoir ses propres produits (en plus écologiques). Puis il fallait les conserver en bols de verre pour pouvoir en manger tout l’hiver…. Un vrai art et de l’inspiration pour le tout – comment créer quelque chose sans rien ) Bien sûr on avait besoin d’un certain abri – pendant la chaleur ou la pluie, puis pour passer la nuit. Alors les premiers chalets étaient construits avec des matériaux qu’on avait sous la main, et avaient souvent l’air bizarre ou fantasque.

Certains le restent aujourd’hui même – si le propiétaire ne vient pas souvent à la datcha ou pour d’autres raisons . On a même utilisé de wagons pour vivre ou passer des nuits durant la période des travaux.

Venir à la datcha était (et reste pour ceux qui n’ont pas de voiture) un vrai défi – prendre une charrette pour apporter des choses ou des produits, faire un trajet en train électrique, puis marcher à pied quelques kilomètres – et tout ça pour travailler ensuite à la sueur de son front. Avec le temps les chalets sont devenus de vraies maisons voire cottages et même palais, avec de grandes enceintes et vidéosurveillance.

Des fois on rachète une maison de campagne ou on vient dans un village pour en faire “une datcha” mais d’habitude le village et la communauté des datchas c’est tout à fait différent.

La jeune génération n’y vient pas pour cultiver des légumes et arracher la mauvaise herbe (on peut tout acheter dans un magasin) mais plutôt pour faire des barbecues, aller au sauna (oui, on le construit souvent près de la maison), bref pour être dans la nature et changer de cadre après la routine de bureau et le rythme fou de la ville.

Pour les retraités la datcha devient une habitation aimée pour toute la saison – de mai à octobre tant qu’on a de l’eau approvisionnée par une tour spéciale, pour chaque communauté de datchas. Ils échangent d’astuces pour le potager et le jardin, plantent des fleurs et des arbres, créent des chefs-d’oeuvre dans leur potager (symmétrie de planches ! ingéniosité pour amménager un petit terrain de 6 ou 8 ha – mais on a des territoires plus grands aussi), investissent leur amour et talent rendre la maison commode et accueillante avec le minimum de finances et le maximum de créativité.

On a aussi le président de la communauté, et autres responsables, on a des réunions et travail commun le sammedi (subbotnik) alors une petite autorité locale.

Souvent il n’y a presque pas de barrière parmi les terrains alors on se sent serré et en vue mais des fois c’est même amusant.

Les toilettes sont dehors, dans une petite maisonnette.

Les maisons sont faites en bois, béton, brique… Et le plus souvent cela prend des années pour tout finir et aménager surtout si on fait à la main, le weekend seulement. Bien sûr, on peut payer et inviter une équipe et avoir une maison jolie… mais artificielle et sans âme 🙂 C’est un hobby pour certains, de tout faire par eux-mêmes. Et on voit le résultat!

Certains viennent à la datcha en hiver aussi – et c’est super joli avec la neige fraîche intouchable, et le silence incroyable.

Près des datchas on a souvent une forêt avec des baies et champignons (oui, le sport bélarusse national ! ), un étang ou une petite rivière. En hiver on peut faire du ski.